SIVIVO, système de surveillance de la violence liée à la haine

Le projet SIVIVO enquête sur la violence liée à la haine, devenue un problème émergent en raison de l’ampleur qu’elle acquiert actuellement, de la gravité de ses conséquences sur la santé et de son impact sur les services sanitaires.

52_cdoijdgj_400x400On ne dispose pas à l’heure actuelle de systèmes d’information sanitaires susceptibles d’aider à dimensionner ce phénomène et à estimer les besoins de prise en charge des victimes. SIVIVO est donc né dans l’objectif de quantifier et de typifier les incidents de violence liée à la haine, et aussi de décrire les caractéristiques des blessures qu’elle entraîne et la prise en charge médicale que celles-ci exigent.

Les auteurs du projet sont María Ángeles Rodríguez Arenas, Christian Gil-Borrelli, Lola Martín Ríos, le groupe de recherche SIVIVO, l’École nationale de Santé– ISCIII, l’hôpital universitaire La Paz et la Société espagnole de médecine humanitaire (SEMHU). Il a été financé par le programme Action stratégique de Santé 2013.

Le projet SIVIVO définit la violence liée à la haine comme le recours délibéré à la force physique ou au pouvoir contre une personne ou un groupe de personnes entraînant ou pouvant entraîner des blessures, la mort, des dommages psychologiques, des troubles du développement ou des privations, immédiats ou sur le long terme, lorsque la victime a été choisie en raison de son lien ou de son appartenance, réel ou supposé, à un groupe ou à une communauté présentant une caractéristique telle que l’origine, la langue, la couleur, la religion, le sexe, l’identité de genre, la pauvreté, la maladie, le handicap ou autres similaires.

SIVIVO a mené une étude des cas d’agression dénombrés consécutivement au service des urgences de l’hôpital universitaire La Paz, à Madrid, en 2015 et 2016, à l’aide d’un questionnaire élaboré ad hoc et visant à recueillir une information sociodémographique, sur les blessures et sur l’incident proprement dit:

  • Des 100 premiers cas étudiés, plus de la moitié avaient subi une violence liée à la haine. C’est un chiffre très élevé, car seules les agressions ayant pour résultat une blessure physique sont prises en compte.
  • Les femmes subissent davantage d’agressions dues à la violence liée à la haine qu’à d’autres raisons (à l’exception de la violence de genre).
  • Le taux de personnes d’origine étrangère parmi les personnes agressées est très élevé (50 % des cas).
  • Les agressions dues à la violence liée à la haine se produisent principalement dans la rue, même si elles s’y produisent moins souvent que les agressions dues à d’autres motifs. Les agressions se produisent également souvent au domicile de la victime, dans les bars et les restaurants.
  • Chez les femmes, la violence liée à la haine se produit au domicile plus souvent que les agressions dues à d’autres motifs. Chez les hommes, elle survient plutôt dans les bars et les restaurants.
  • Un tiers des agressions sont le fait de personnes connues de la victime.
  • Les principaux motifs de la violence liée à la haine détectés sont : l’aspect physique de la victime –surtout chez les hommes–, le sexe –chez les femmes–, et la nationalité.
  • Un taux élevé des victimes agressées par la violence liée à la haine manifeste son intention de dénoncer l’agression. Toutefois, les chiffres des registres policiers et judiciaires semblent dénoter un taux plutôt faible de dénonciations.

 

LIENS UTILES

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