Enquête à Bochum: la victimation baisse, l’insécurité augmente

La ville allemande de Bochum vient de publier les premiers résultats d’une enquête en ligne faite auprès de 3 500 personnes en juin. Quinze pour cent des sondés ont déclaré avoir été victime d’un délit. Soixante pour cent de ces délits étaient des vols. La présence des vols avec violence (0,3 %) et des délits de lésions corporelles (1,6 %) reste testimoniale. Les personnes victimes d’un délit de dégradation, elles, sont plus nombreuses (3,6 %). En général, les données de victimation sont notablement plus basses que celles des enquêtes précédentes, déjà lointaines (la dernière date de 1998).

30-bochum_derhexer_2010-08-12_050Le sentiment d’insécurité et la peur du délit ont augmenté. Ainsi, même si seul 0,3 % des sondés a été victime d’un vol avec violence, 19 % d’entre eux jugent plausible d’être une éventuelle victime au cours des prochains mois. Pour ce qui est des lésions corporelles, seul 1,6 % des sondés en a été victime, mais 21 % pensent qu’ils pourraient le devenir l’an prochain. La plupart pensent que la criminalité a augmenté dans leur quartier (70 % croient que les cambriolages de domicile ont augmenté; 53 %, les vols; 34 %, les vols avec violence et 29 %, les lésions corporelles).

En raison de ces craintes, 24 % des sondés ont acheté des aérosols ou des armes électriques et 43 % ont fait installer des mécanismes de sécurité aux portes et aux fenêtres. Dans les espaces publics, ils évitent les endroits fréquentés en majorité par des jeunes (45 %) ou par des étrangers (50 %). Vingt-sept pour cent des sondés déclarent éviter de parler avec des inconnus. Les principales préoccupations sont le terrorisme (66 %), la criminalité (62 %), le changement climatique (48 %), les migrants (36 %) et le chômage (24 %).

Lorsqu’il s’agit de concrétiser les problèmes de leur quartier, les sujets évoqués changent. Trente-quatre pour cent des sondés voient comme principal problème les conducteurs peu disciplinés; le problème des étrangers n’inquiète plus que 20 % des sondés; la question des ordures et de la saleté, 17 %; les jeunes qui traînent dans la rue 13 %; les graffiti, 13 %, et les toxicomanes, 11 %.

Généralement, les sondés se sentent en sécurité chez eux (93 % de jour et 83 % la nuit), quand bien même c’est l’endroit le moins sûr, puisqu’en 2014 l’Allemagne a compté plus de 9 000 décès dus à des accidents domestiques face à seulement 3 500 dus à des accidents de la circulation et 624 à des homicides ou des assassinats.

Près de 70 % des personnes qui ont été victimes d’un délit ont déposé une plainte auprès de la police. Dans le cas des dégradations, 55 % d’entre elles l’ont fait pour pouvoir toucher l’indemnité de l’assurance; 49 % déclare avoir porté plainte pour qu’une chose pareille ne se produise plus; 38 %, parce qu’ils étaient très en colère; 37 %, parce qu’ils estimaient que c’était de leur devoir de citoyen et 30 %, parce qu’ils voulaient obtenir une compensation de l’auteur des dégradations (la question permettait une réponse multiple et les sondés pouvaient alléguer plus d’une raison les ayant poussé à porter plainte). Parmi les personnes n’ayant pas porté plainte (52 %), la raison majoritaire était que cela n’aurait servi à rien.

La plupart ont déposé leur plainte au commissariat (42 %); 15 % l’ont fait au téléphone; 10 %, directement à un policier dans la rue et seuls 3 % ont profité de la possibilité de le faire en ligne. Seuls 27 % déclare avoir eu l’impression que la police allait faire tout son possible pour éclaircir les faits. D’ailleurs, la police n’est positivement évaluée que par 53 % des sondés.

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