Le projet européen Prism (Preventing, redressing, inhibiting hate speech in new media) vise à analyser le discours de la haine sur internet et à indiquer des stratégies de sensibilisation sur la question.
Les délits de haine et d’incitation à la haine sont directement liés. Ils ont un grand impact sur les victimes : en effet, les mots sont des armes pour les groupes minoritaires et les immigrants sont agressés par le discours de la haine en ligne: ainsi commence la présentation du projet sur le site The Prism Project.
Ce projet s’appuie sur une stratégie interdisciplinaire: il associe investigation, bonnes pratiques et activités de formation adressées à des agents de police, des avocats, des blogueurs, des administrateurs de réseau, des enseignants et des moniteurs travaillant auprès des jeunes. Lesobjectifs du projet sont concrétisés via les points suivants:
-
Faire connaître les expressions de haine à l’aide d’études nationales et européennes.
-
Identifier, enquêter et combattre les expressions de haine et les délits de haine en cartographiant leur incidence sur les sites web et dans les médias sociaux.
-
Contrôler les expressions de haine en ligne à l’aide d’une compilation de données constante sur le phénomène.
-
Mettre au point des outils efficaces dans la réglementation nationale et corriger les mécanismes afin de contraster la discrimination, l’hostilité et la violence en ligne.
Les cinq pays qui participent à ce projet sont l’Italie, la France, l’Espagne, la Roumanie et le Royaume-Uni, via différents organismes.1)
Dans le cadre du projet Prism, 150 jeunes utilisateurs des réseaux sociaux et des professionnels de la justice, de l’éducation et des forces de sécurité ont été interviewés en profondeur. Le recours aux réseaux sociaux par des groupes xénophobes et d’extrême droite des cinq pays participant au projet a également été analysé.
Quelques conclusions
-
La passivité est la réponse la plus courante chez les collectifs qui subissent le discours de la haine sur internet. On observe la prédominance d’une attitude permissive face aux contenus du réseau : elle s’explique parfois par crainte des réactions si l’on répond aux insultes. Elle est renforcée par la passivité dont les gestionnaires des réseaux sociaux font preuve dans leur réponse aux plaintes des utilisateurs. Pendant le projet, une expérience a été menée. Elle consistait à dénoncer auprès des responsables de Facebook une centaine de commentaires contenant de claires incitations à la haine et à la violence : seuls neuf ont été supprimés.
-
Ces insultes ne font pas l’objet de plaintes auprès de la police, des instances judiciaires ou des organisations antiracistes.
-
La législation en vigueur contre le discours de la haine n’est pas assez standardisée et les personnes chargées d’agir contre ce type de message depuis les organisations n’ont pas reçu de formation spécifique (raison pour laquelle Prism a organisé des ateliers s’adressant aux enseignants et aux éducateurs sociaux, aux policiers et aux juristes).
Pour diffuser son travail de recherche, Prism a rédigé un rapport pour les institutions européennes:Hate Crime and Hate Speech in Europe: Comprehensive Analysis of International Law Principles, EU-wide Study and National Assessments Hate Crime and Hate Speech in Europe: Comprehensive Analysis of International Law Principles, EU-wide Study and National Assessments et conçu des slogans publicitaires contre le discours de la haine. Le site web du projet se présente comme blog. Il est complété par Facebook et par @prism_eu, qui aspirent à être un référent fiable sur le discours de la haine.
Source:Université de Barcelone
1) Les partenaires sont les suivants: l’Association Récréative et Culturelle Italienne (ARCI), SOS Racisme de Guipúscoa, la Ligue de l’Enseignement (França), Race au programme (ROTA, Royaume Uni), l’Office National contre la Discrimination Raciale (UNAR, Italie), el Conseil National de la Recherche (CNR, Italie), la Fondation d’Investigation Cittalia (Italie), l’association Carta de Roma (Italie), la Fondation pour le Développement des Personnes (Roumanie), l’Institut Interrégional des Nations Unies pour la Recherche sur la Criminalité et la Justice (UNICRI) et l’Université de Barcelone (UB), d’où la professeure Olga Jubany, directrice de l’Unité de recherche sociale européenne (ESRU) coordonne le projet.
Vous pouvez télécharger (en catalan et en espagnol) le Manual for the detection and indictment of crimes involving hatred and discrimination in Catalan or in Spanish
Contenu connexe sur le web de: Lluitem contra l’odi i la discriminació. T’escoltem
_____
Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English