Le terrorisme, menace consolidée contre la sécurité européenne

L’Europol a publié son rapport annuel sur la situation et les tendances du terrorisme en Union européenne en 2015. Les données indiquent une augmentation de la menace terroriste sur l’Europe qui en fait une réalité palpable. Le rapport tient compte des attaques de groupes djihadistes (majoritairement de Daech) et des groupes d’extrême droite, d’extrême gauche et des nationalistes/séparatistes.

26_te-sat2016Même si le nombre d’attaques terroristes (221, entre celles qui ont raté, celles qui ont été empêchées et celles qui ont été commises) ne montre pas une augmentation significative par rapport à l’année précédente (201), la gravité de ces attaques, elle, a considérablement augmenté. Ainsi, en 2014 quatre personnes ont été tuées et six ont été blessées à cause d’actions terroristes. En 2015 le nombre de personnes tuées est passé à 151 et celui des blessés à plus de 300. La plus importante augmentation d’attaques terroristes par rapport à l’année précédente concerne les actions djihadistes (passées de 1 à 17) et celles commises par des groupes d’extrême droite (de 0 à 9), tandis que ceux d’extrême gauche sont restés stables (13). La plupart des attaques se sont produites au Royaume-Uni (103), suivi de la France (72) et de l’Espagne (25). C’est la France qui a eu à déplorer le plus grand nombre de morts (148), alors que le Danemark en a compté deux et la Grèce un.

En tout, 1 077 personnes ont été arrêtées pour des délits liés au terrorisme, chiffre qui constitue une forte augmentation par rapport à l’année précédente (774). La plupart étaient associées à des groupes djihadistes (687), à des groupes séparatistes (168) et d’extrême gauche (67). Les détenus liés à l’extrême droite n’ont été que 11 (ils étaient 34 l’année précédente). Le nombre de détenus de moins de 25 ans a augmenté (268 au lieu des 178 de l’année précédente) ainsi que celui des femmes (de 96 à 171). La tendance à l’augmentation du nombre de femmes arrêtées est exponentielle chez les groupes djihadistes (6 en 2013, 52 en 2014 et 128 en 2015).

En ce qui concerne le financement des organisations terroristes, les réseaux sociaux constituent un instrument précieux de mobilisation de fonds et le financement participatif (via les réseaux ou non) se singularise comme nouvelle tendance. On soulignera néanmoins que les petites cellules et les terroristes individuels survivent grâce à l’autofinancement, qui peut provenir de leurs propres ressources ou encore d’emprunts bancaires contractés à titre personnel. L’argent issu de la criminalité joue aussi un rôle dans leur financement.

Une grande partie des attaques (presque la moitié) ont été effectuées à l’arme à feu, les explosifs ayant été, eux, utilisés dans 24 attaques (22%), chiffre qui confirme la tendance à la baisse de ce mode opératoire. En outre, dans les cas d’utilisation d’explosifs, les mécanismes explosifs de fabrication maison continuent à être très présents.

En ce qui concerne le terrorisme djihadiste, les cellules qui opèrent actuellement en Europe sont majoritairement locales, les processus de radicalisation pourvoyeurs de membres sont de plus en plus rapides et préférence est donnée à des objectifs faciles, non risqués : ils causent en effet plus de panique que les attaques contre les infrastructures, la police ou l’armée.

Au cours des 18 mois qui se sont écoulés entre le rétablissement du califat et la fin 2015, Daech a inspiré 50 attaques dans 18 pays, qui ont fait 1100 morts et plus de 1 700 blessés. La plupart des attaques se sont produites au Moyen-Orient et en Afrique.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en españolThis post in English

Deixa un comentari